Figurant parmi les grands événements sportifs du «Vieux Pays», le Rallye international du Valais (RIV) vivra sa 94ème édition du 24 au 26 octobre prochains. Une édition qui scellera un nouveau partenariat avec l’Automobile Club de Suisse.
Ancré dans l’histoire du Valais depuis 1960, le Rallye international du Valais était connu autrefois sous le patronyme de Rallye du Vin. Au fil des années, l’événement a évolué pour devenir le rendez-vous incontournable qu’il est aujourd’hui. Depuis les années 70, l’épreuve est inscrite au calendrier européen et intégré au Championnat d’Europe des Rallyes. Au fil du temps, différentes personnalités se sont succédées à la tête de la manifestation. Pour ne pas remonter trop loin dans le temps, nous citerons l’ère Christian Dubuis, architecte d’une belle progression d’un rallye qui a frôlé les portes du mondial, avant que celui-ci passe la main dès 2017 à Richard Chassot, via Cédric Borboën. Ressentant un besoin de changer de direction à l’issue de l’édition 2021, ce dernier a trouvé à son tour un repreneur en la personne de Jean-Albert Ferrez, un homme très actif sur divers fronts, des affaires à la politique valaisanne. Après deux éditions de «relance» réussies, le nouveau comité du RIV s’apprête à tourner le contact de la 94ème édition en partenariat avec l’ACS, représenté par Fabien Produit, le secrétaire général du club.
Comment êtes-vous arrivé et quel rôle jouez-vous dans l’organigramme du RIV ?
J’étais en contact avec les anciens organisateurs durant le rallye en 2021. À cette époque, j’avais ressenti un certain ras-le-bol général de la part des concurrents, des commissaires, mais aussi des bénévoles. De plus, il semble que le rallye perdait de l’argent. Cédric Borboën cherchait à remettre l’organisation, et rapidement les téléphones ont commencé à sonner dans tous les coins. Finalement, et pour différentes raisons, j’ai été contacté en janvier 2022. La première réside dans le fait que j’ai un intérêt marqué pour le sport automobile, et tout autant pour les activités de mon canton. Ensuite, ma position politique ainsi que mon carnet d’adresses ont également joué dans mon sens. Je me suis donc décidé, mais il a immédiatement fallu se rendre à une évidence. Placer le RIV sous une identité à but commercial n’est plus possible, par conséquent le bénévolat s’est imposé. Voilà pour le début de l’histoire, j’y reviendrai après avoir défini mon rôle. Il est extrêmement simple : j’occupe la position du «chef d’orchestre». J’avais trois conditions avant d’embarquer sur le navire : garder la possibilité de prendre le départ du rallye en tant que participant, ce qui exclut ma présence les jours de course, et ne pas être chargé de chercher de l’argent, nous avons des spécialistes pour cela. Étant donné mon emploi du temps, je dois rationaliser, donc je prends la responsabilité de la coordination, de passer les coups de fil importants et de faire le lien avec les autorités cantonales et communales. J’ai conclu en disant : ne soyez pas frustrés si vous avez l’impression que je ne fais que distribuer du travail et de contrôler. Maintenant, pour le comité élargi, il se compose exclusivement de bénévoles sans rémunération, si ce n’est quelques défraiements raisonnables, et cela fonctionne parfaitement. Voilà comment se sont créés en avril 2022 l’association et le comité élargi du RIV avec la mission d’affirmer les valeurs de l’association et «sauver le RIV».
Qu’entendez-vous par valeurs et missions de l’association ?
Nous avons commencé par nous poser quelques questions et définir des objectifs. Où sommes-nous, d’où partons-nous, où voulons-nous aller et comment y arriver ? Les réponses reposent sur la qualité de l’organisation, le bénévolat, la sécurité et un esprit sportif. Ce sont les quatre piliers de l’association. Quant à la mission, elle consiste à maintenir l’organisation du RIV, favoriser la compétition automobile, permettre la formation de jeunes pilotes et copilotes, de commissaires, de bénévoles et prévoir la relève. Pour y parvenir, nous nous devons de maintenir une excellente collaboration avec le public, les autorités et les offices du tourisme, ainsi que les partenaires et sponsors. Le RIV est également une très belle vitrine touristique de notre canton. L’impact économique est également important. Ensuite, nos objectifs en nous projetant sur cinq ou dix ans ? Maintenir et améliorer l’image du sport automobile. Démontrer aux opposants que nous pouvons exercer nos activités de manière responsable et durable. Insister sur le message de sécurité routière, en offrant la possibilité aux jeunes de s’exprimer au volant, en participant à des épreuves de sport automobile, encadrés par des professionnels, au lieu de se prendre pour des pilotes, en prenant des risques dans les fonds de vallées au volant de Subaru Impreza et autres machines qu’on préfère voir évoluer au départ de courses. Et finalement entretenir la flamme et confirmer que le Valais est une région qui offre énormément de possibilités sportives.
Parlez-nous de cette action de soutien au Rallye du Valais.
Volontiers, mais il faut préciser que cette action de partenariat ne se limite pas au Rallye du Valais, comme je vais vous l’expliquer. Tout d’abord, revenons un peu sur l’histoire des liens de l’ACS avec le sport. Dans un passé finalement assez récent, compte tenu de la date de sa fondation il y a 125 ans, l’Automobile Club de Suisse était l’organe faîtier du sport automobile en suisse. Le club était représentant de la FIA, notamment pour la délivrance des licences aux pilotes, concurrents, organisateurs, etc. L’ACS avait vraiment une vocation sportive affirmée, puisque tous les licenciés étaient membres de l’ACS. Une particularité que nous avons perdue il y a maintenant quelques années, mais que nous avons à cœur de restaurer dans notre approche du sport automobile, cet important vecteur de la passion, qui occupe également différents aspects dans la société et notamment auprès des marques.
Entamé depuis quelque temps, ce retour aux sources de la passion via le sport automobile restaure l’ADN de l’ACS. Un axe qui ne nous écarte pas pour autant de nos missions : défense de l’automobiliste, en traitant notamment de la politique des transports, services d’assistance et organisations de voyages. En ce qui a trait plus précisément à nos actions en sport automobile, nous soutenons actuellement plusieurs jeunes pilotes, filles et garçons, au travers de nos diverses sections cantonales. En parallèle, nous avons étendu au karting notre offre de licence de concurrents collectives automobiles gratuites. Maintenant, pour arriver au sujet de notre entretien, je rappelle que l’ACS a déjà un long historique de partenariat avec le Rallye du Valais. Ausgehend von dieser Annahme haben wir einen Rahmen geschaffen.qui sera partagée entre quatre rallyes se déroulant sur le territoire de sections cantonales. Il s’agit du Critérium jurassien, du Rallye du Chablais, du Rallye du Tessin et du Rallye du Valais. Nous considérons que ces épreuves s’inscrivent dans l’histoire du sport automobile en Suisse.
Est-ce par volonté de «dépoussiérer» l’ACS que vous empruntez aussi clairement ce «nouveau» chemin vers le sport automobile ?
Plutôt que dépoussiérer, je préfère le mot dynamiser, avec l’objectif de se différencier dans le paysage de clubs automobiles et assureurs. Nous rejoignons et partageons pleinement l’expression des valeurs évoquées par Jean-Albert Ferrez, qui sont notamment axées sur des perspectives pour le futur, en revenant aux valeurs fondamentales du sport automobile. Nous scellons dès cette année un partenariat planifié sur le temps, il ne s’agit pas d’un «one shot». Nous participerons activement à la manifestation en amenant notamment un groupe de 25 oldtimers qui suivront le rallye en assurant une animation particulière, ainsi qu’un stand de l’ACS dédié à l’information, qui se trouvera au cœur du rallye.
Qu’attendez-vous de cette présence en sport automobile ?
Ce n’est un secret pour personne, nous devons recruter de nouveaux membres et le biais du sport devrait amener les jeunes à s’intéresser à ce que propose notre club. Soutenir de jeunes pilotes, être présent en partenaire, mais également physiquement sur les rallyes a clairement pour objectif d’améliorer la visibilité de l’ACS. Je pense sincèrement que l’adage qui dit «l’union fait la force» est plus actuel que jamais. Notre club est présent sur le terrain du sport et nous souhaitons que l’arrivée de nouveaux membres représente autant d’acteurs décidés à soutenir et maintenir bien vivant le monde de l’automobile en général. Combien de pilotes, copilotes, mécaniciens, accompagnants ne nous connaissent pas. Nous faisons partie de la même famille, à nous de le faire savoir !
Entretien: Gérard Vallat Images: Gérard Vallat / RIV