Essai Volvo EX30

Rapide, mais pas forcément sportive

Depuis maintenant un demi-siècle, la marque Volvo mise avant tout sur la sécurité et la bonne (ou mauvaise) conscience de sa clientèle. En 2017, l'ancien chef de la marque Hakan Samuelsson a poussé cette approche à l'extrême : il a d'abord compté les jours du moteur diesel, puis il a proclamé l'électrification complète de la marque. Deux ans plus tard, il a mis en œuvre la limitation à 180 km/h. Il existe maintenant une voiture qui veut représenter l'avenir de Volvo et qui est en même temps étonnamment abordable : la EX30 entièrement électrique.

Elle partage la plate-forme Geely-SEA avec la nouvelle Smart et divers modèles chinois, mais elle respire le design scandinave à l'état pur : Des lignes froides et claires, des proportions parfaites, agrémentées d'éléments typiques de la marque. Et cette impression se poursuit à l'intérieur.

Le plaisir de conduire doit être au rendez-vous

L'EX30 que nous avons conduite, dotée d'une transmission "Twin-Motor-Performance", développe 315 kW, ce qui ne lui permet de rouler qu'à 180 km/h, mais elle se montre presque brutale à basse vitesse : De 0 à 100 km/h en 3,6 secondes. Cela n'a pas grand-chose à voir avec la sécurité, mais plutôt avec le plaisir de conduire. Nous conseillons néanmoins le modèle d'entrée de gamme avec 200 kW (272 ch), transmis exclusivement à l'essieu arrière. Cela devrait suffire amplement.

La petite batterie n'offre toutefois qu'une autonomie de 344 kilomètres - selon le cycle WLTP, notoirement optimiste. Une batterie plus grande, qui devrait permettre de parcourir 475 kilomètres, coûte la coquette somme de 5200 euros supplémentaires. Il est intéressant de noter que le supplément pour le deuxième moteur, qui permet à l'EX30 de devenir un 4x4, n'est que de 3100 euros supplémentaires. La batterie, c'est clair, reste le grand facteur de coût. D'ailleurs, avec 375 kilogrammes, la charge utile de la version bi-moteur de ce véhicule cinq places est plutôt modeste.

Châssis plutôt souple

Le châssis s'accommode bien de la puissance brutale, il est réglé de manière plutôt souple, le contrôle de stabilité intervient tôt. Mais face à la puissance élevée, c'est surtout l'autocontrôle du conducteur qui est demandé : avec 428 ch, ce n'est pas une voiture pour les débutants, encore moins que la version 272 ch.

Nous nous joignons à la critique de nombreux collègues concernant l'instrumentation : celui qui accorde de manière démonstrative autant d'importance à la sécurité que Volvo devrait placer le compteur de vitesse dans le champ de vision du conducteur - que ce soit de manière conventionnelle ou via un affichage tête haute. Le système d'infodivertissement fonctionne sur la base de Google et donc très bien, du moins tant que le réseau mobile est disponible.

Une autre promesse traditionnelle de la marque ne tient pas sur l'EX30 : depuis des décennies, les Suédois se vantent de la longévité de leurs voitures, et en 1980 déjà, ils affirmaient qu'une Volvo en Suède vivait en moyenne 18,7 ans. On peut légitimement douter qu'une voiture électrique atteigne une durée de vie aussi longue.

BILAN

La Suédoise aux gènes chinois donnera du fil à retordre à ses concurrents, d'autant plus que l'EX30 n'est pas très chère. Les prix commencent à CHF 37'850.- pour le modèle d'entrée de gamme Core, avec un seul moteur et une petite batterie, et vont jusqu'à CHF 48'400.- pour le modèle haut de gamme Ultra, bien équipé et doté d'un moteur twin.

Texte Markus Rutishauser/aum / Photos usine

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