Nouvelle étude sur les voitures électriques en Suisse - l'intérêt stagne

Les voitures électriques sont actuellement attaquées sur plusieurs fronts. Les Etats-Unis viennent d'introduire des droits de douane punitifs massifs sur les voitures électriques chinoises - et en Suisse, près des trois quarts de la population ne veulent pas acheter de voiture à propulsion électrique, comme le montre une nouvelle étude.

Avec de nouveaux droits de douane spéciaux de 100 pour cent, et donc un quadruplement des taxes douanières, le président américain Joe Biden veut barrer la route aux voitures électriques chinoises vers les Etats-Unis. Dans l'UE aussi, on regarde de près le soutien de la Chine aux constructeurs de voitures électriques et on discute de droits de douane punitifs qui pourraient renchérir les voitures électriques bon marché en provenance de Chine. Les grands constructeurs européens comme Mercedes s'y opposent. Ils craignent, à juste titre, que la Chine ne réagisse en imposant des droits de douane sur les exportations de voitures vers ce pays. Mercedes vient en outre de rejeter le passage au tout électrique de toutes ses gammes d'ici 2028.

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Désintérêt historique

Quoi qu'il en soit, la vente et la rentabilité des voitures électriques restent un défi compte tenu de la faiblesse du décollage du marché en Europe et aux Etats-Unis. Et l'avenir de la voiture électrique en Suisse n'est pas non plus très rose, si l'on en croit le portail de comparaison bonus.ch. Selon une étude, les trois quarts de la population suisse n'ont pas l'intention d'acheter une voiture électrique en 2024. De même, 27 pour cent ne voient aucun avantage aux modèles rechargeables. En Suisse alémanique, ce chiffre atteint même un tiers. Ces chiffres reflètent un désintérêt historique pour les voitures électriques.

En Suisse, la croissance du marché des voitures électriques s'est nettement ralentie ces derniers mois, ce qui s'explique notamment par la suppression de l'exonération de quatre pour cent de l'impôt sur les voitures pour les véhicules électriques depuis le 1er janvier 2024. Mais aussi l'augmentation des prix de l'électricité de 27 pour cent en 2023 et jusqu'à présent de 18 pour cent en 2024 (selon les chiffres de la Commission fédérale de l'électricité) freinent l'envie d'acheter une voiture électrique dans notre pays. Tout comme la baisse, voire la suppression selon les cantons, des subventions directes pour l'achat d'un modèle rechargeable.

Comme du plomb

Ces facteurs semblent désormais se répercuter sur les intentions d'achat de la population, comme le montre l'enquête de bonus.ch auprès de 3000 utilisateurs. Ainsi, 74 pour cent des personnes interrogées ne prévoient pas d'acheter une voiture électrique cette année, alors que ce chiffre était encore de 71 pour cent l'année dernière. 18 pour cent envisagent un achat et huit pour cent ont déjà un véhicule rechargeable. Rien d'étonnant donc à ce que les voitures électriques aient comme du plomb dans l'aile, restent dans de nombreux garages et ne trouvent pas preneur malgré des offres de rabais parfois importantes.

L'enquête du portail de comparaison a par ailleurs montré que l'écobilan des voitures électriques reste controversé. 29% des personnes interrogées citent l'impact environnemental des batteries (notamment lors de la fabrication) comme principal point négatif. Ils voient d'autres inconvénients dans le prix d'achat (21 pour cent), l'autonomie trop faible (20 pour cent) et le nombre limité de stations de recharge (16 pour cent). Il y a donc encore beaucoup de travail de persuasion à faire, y compris de la part des garagistes, lors de l'entretien de vente.

Source agvs/js
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